Maya Surduts n’est plus

16 avril 2016 par Alain Lipietz

Disparition d’une grande féministe et d’une amie.

Maya Surduts

Maya Surduts est morte.

Nous l’avions connue, Francine Comte et moi, au début des années 70, dans les manif féministes. Grande et belle dame aux doigts couverts de bagues à qui les commissaires baisaient presque la main, se confondant en excuses, à travers les barreaux de la garde à vue. Puis nous nous étions rapprochés ( à l’OCT). Francine et elle étaient devenues inséparables dans l’animation du Collectif National du Droit des Femmes.

Maya, venue du Yiddishland des Pays Baltes, était pour moi une réincarnation de ma grand-mère, excessive, adorable. Même caractère passionné, même difficultés avec les objets (elle me téléphonait pour retrouver le pointeur de la souris sur son écran…), même souci de se garder un espace pour la culture, les expos, le théatre (mais d’avant garde, pas comme ma grand mère).

Et avec ça tout l’engagement émancipateur de chaque instant et les désillusions de la Mitteleuropa, de Cuba au féminisme…

Avec sa perte c’est un nouveau chagrin personnel et l’impression d’un monde qui peu à peu s’engloutit. Celui où l’on croyait, très très fort, en quelque chose.

Quelques témoignages de ses camarades (et cette belle photo) ici, sur le site "De génération à générations"

Et une interview autobiographique de Maya, recueillie par Margaret Maruani, et Rachel Silvera, « Maya Surduts, un féminisme de luttes », Travail, genre et sociétés 2013/1 (n° 29), p. 5-22 :

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