Chili
Discours des Verts au Parlement européen

14 décembre 2000

Monsieur le Président, mes chers collègues, j’aimerais intervenir sur la résolution commune, qu’évidemment nous voterons.

Premièrement, je tiens à exprimer notre tristesse devant la formulation euphémique qui nous est proposée. Parler de " violation des droits humains " et refuser de mettre noir sur blanc des mots tels qu’assassinats, tortures, disparitions, est grave. Vous savez en effet très bien que, pour ceux qui en ont été victimes, le refus exprimé par une institution officielle de reconnaître l’horreur revient, d’une certaine façon, à la leur infliger à nouveau, en tout cas à entraver leur deuil, leur convalescence par rapport à cette période. Tous les centres de traitement post-traumatiques des anciennes victimes des dictatures latino-américaines vous le confirmeront.

Deuxièmement, il serait inacceptable de ne pas demander à l’armée chilienne d’arrêter d’entraver le processus judiciaire au Chili, et je dépose un amendement en ce sens. Certains groupes ont fait valoir que l’armée chilienne n’est pas notre interlocuteur. Ce n’est pas exact. Elle reste malheureusement notre interlocuteur, car l’actuelle constitution chilienne garantit es-qualités la participation de l’armée chilienne aux travaux du Sénat du Chili.

Alain Lipietz (Verts/ALE)


Voir la présentation de la situation.



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