Adieu à la Reine

14 septembre 2022 par Alain Lipietz

Difficile pour moi de penser à la reine Elizabeth II autrement qu’à travers les yeux de ma mère, morte quelques mois avant elle et son ainée de quelques années. Maman l’adorait au même titre que sa reine-mère, l’épouse de George VI. Certes, on peut voir Elizabeth comme la muette gardienne en son déclin de cette grande chose que fut le Royaume-uni, de sa victoire héroïque et terriblement couteuse contre le nazisme, à la perte de son empire puis de sa place en Europe et peut-être de son unité même. Pour ma mère, engagée dans la résistance dès les premiers temps de l’Occupation, et donc forcément dans les réseaux de Churchill (le SOE) où, profitant de sa licence d’anglais, elle convoyait avec son père les parachutistes anglais entre Paris et le Morvan, la petite princesse mécanicienne-ambulancière a dû représenter à la fois une petite sœur de combat et le symbole de « leurs plus belles heures ».
This was their finest hours...

Photo : saisie d’écran du docu tiré de sa collection de films privée, le jour où on lui annonce la mort de son père et elle devient reine



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